Quelques nouvelles depuis l'Islande - nos anciennes racontent leur expériences dans le Master Viking and Medieval Norse Studies à Reykjavík

Nos anciennes étudiantes Justine Vignolle et Adèle-Liška Lodenko font maintenant un Master en Islande, le Master Recherche – Viking and Medieval Norse Studies. Voici leurs impressions !

Adèle-Liška Lodenko

Goðan daginn allir !
Je m’appelle Adèle-Liška et j’étais élève en LLCER Scandinave de 2018 à 2021 et là je vous parle depuis mon master en Islande pour vous raconter un peu de mon parcours en espérant que ça puisse aider certain.e.s d’entre vous.
Je suis arrivée dans la licence avec très peu d’informations sur ce que je voulais faire dans la vie  après une reconversion professionnelle, je savais juste que j’avais envie de vivre en Islande et faire de l’histoire, travailler peut-être dans la culture, la linguistique, bref j’étais assez perdue. J’ai passé ma licence à être salariée, et encore maintenant pendant mon master, donc j’étais assez stressée de ne pas pouvoir avec le temps ou l’énergie de faire tout ce que j’avais envie de faire, mais heureusement l’équipe a toujours su avoir une oreille attentive à mes questions, vraiment on s’en rend compte après, mais on a vraiment de la chance d’avoir les profs qu’on a en LLCER, tout le monde n’est pas aussi disponible.
J’ai personnellement cumulé beaucoup d’options, notamment histoire médiévale et philosophie médiévale (qui aident énormément cette année), mais aussi plusieurs langues. En toute honnêteté, les débuts de semestres j’allais en CM et en TD, puis si je voyais que j’aimais le sujet sans pouvoir vraiment m’y consacrer j’allais demander au professeur si c’était ok pour que je ne suive que les CM, j’ai donc pu avoir des bases en Ancien Français, littérature russe, langue polonaise, et d’autres choses pas forcément utiles pour les études en soi, mais qui 1- me plaisaient (et c’est l’essentiel), et que 2- je ne pouvais pas développer en dehors des cours. Je vous recommande donc de picorer un peu votre curiosité sur des sujets un peu hors circuit mais qui vous font plaisir !
Pour le master en Islande, ce n’est pas du tout le même travail demandé ! Beaucoup de papiers à lire, de rapports à faire, on a énormément de travail comparé à la licence. Bien sûr tout est en anglais, il y a un professeur Torfi Tulinius qui parle un français impeccable, mais c’est tout ; et quasiment toute la promo est anglophone native (beaucoup d’américains et de canadiens), donc je vous recommanderais vraiment vraiment de bosser votre anglais « académique », essayer de lire des papiers en anglais pendant votre licence pour vous habituez, même si vous avez un très bon anglais normalement ! Même moi qui ai vécu à Londres quelques années, le format plus scientifique fait un peu peur au début.
Si vous savez dans quel domaine vous voulez vous orienter, littérature, histoire, linguistique, ou pas, le master à Reykjavík est un très bon prolongement de la licence, personnellement j’ai encore quelques doutes, mais les différents travaux que vous allez faire vont doucement vous professionnaliser sans que vous vous en rendiez compte, pas de panique !
Sinon le gros point positif : l’ISLANDE !
Y vivre a toujours été mon moteur principal, et la vie là bas ne déçoit pas ! Bien sûr c’est assez cher, on vous demandera environ 4500€ sur votre compte en banque pour l’obtention du précieux kennitala (pré-requit pour vivre ici), mais il est facile de trouver un boulot d’appoint, tout le monde parlant anglais ! De plus pour les adeptes du sport, l’ « union » de votre emploi prend en charge à 70% votre licence sportive, et vous pouvez trouver des aides logement assez facilement, l’administration islandaise étant vraiment très rapide et performante !
Les gens sont vraiment très gentils ici et sont toujours prêts à aider ! La plupart des trouvailles de logements ou d’emplois se fait via FB, plein de pages comme Leiga 101 ou autre si vous voulez trouver un logement, pas besoin de garant, juste une caution. Je vous conseille de rester dans le centre de Reykjavík, les bus s’arrêtent assez tôt.
Le master propose des journées sorties pour visiter l’île en suivant les héros de sagas ! Donc vous aurez la possibilité de voyager à bas prix pour voir les paysages qu’offrent le pays !
Je vous conseille tout de même d’apprendre un peu la langue, même si cela est déconseillé pour ne pas rendre confus l’apprentissage du Old Norse à la fac, cependant apprendre à se présenter, demander « combien ça coute », demander une direction, tout cela facilite les échanges avec les islandais.es qui vous prendront en affection plus rapidement si iels voient que vous faites des efforts !
Pour finir je dirai que l’important dans les études que vous faites et que vous allez faire c’est de vous amuser ! Ca a toujours été pour moi le plus important, faire des choses que j’aime dans un cadre que j’aime ! Et même si c’est plus facile à dire qu’à faire, ne vous stressez pas outre mesure, il y a un monde en dehors des études même si c’est important ! Si vous choisissez de vivre à l’étranger, allez au cinéma, faites des randonnées, détendez vous au lagon ! L’expérience est  souvent bien plus que simplement les cours !


Bless bless

Adèle-Liška

Justine Vignolle

Hej alla!

Avec l’accord de Thomas, j’ai décidé, en tant qu’ancienne élève (et théoriquement diplômée) de la LLCER Scandinave de Strasbourg, de vous parler un peu de ce que je fais cette année, et en quoi la licence m’y aide, même sur des détails. Je tiens également à signifier que mon expérience concerne un domaine très précis (celui de l’histoire médiévale), pour autant je trouverai cela utile de raconter un peu ce que moi (ainsi qu’une autre ancienne élève de la licence) faisons.

Etant convaincue que vous ne me connaissez certainement pas, je me présente : mon nom est Justine, et j’étais élève de la LLCER Scandinave entre 2018 et 2021. Mon but avec cette licence était d’en connaitre plus sur la culture Scandinave, ainsi que de me spécialiser dans l’histoire médiévale et préchrétienne Nordique ; c’est maintenant chose faite, étant en ce moment inscrite au master VMN (Viking and Medieval Norse Studies), à l’université d’Islande à Reykjavik. Ce master (comme son nom l’indique) donne principalement des cours portant sur la traduction du norrois, l’histoire et l’archéologie médiévale et viking, l’étude de manuscrits, de religion, et de littérature médiévale nordique. A vrai dire, peut-être vous en avez déjà entendu parler, ou du moins entre-aperçu le prospectus que Thomas fait chaque année circuler sur le groupe Facebook de la licence.

Mon but n’est pas de vous convaincre de faire ce master qui est vraiment très spécialisé, ni de vous parler des galères qu’implique de monter un dossier en très peu de temps, du TOEFL en temps de Covid, ou de mon niveau d’anglais…original, disons ; mais plutôt de vous exposer en quoi la licence m’a aidé.

Tout d’abord sur l’aspect pratique : déjà, je n’aurai probablement jamais entendu parler de ce master si je n’avais pas été dans cette licence dès le départ. C’est un master très spécialisé ; la LLCER l’étant également en un sens, il y a des choses dont on ne peut espérer connaître l’existence…que lorsque l’on fait soi-même partie d’un groupe restreint. Et c’est également ce qu’il s’est passé ici. Mais parlons un peu du pays. Comme vous le savez, l’Islande est une île volcanique, et qui dit île volcanique dit importation de la plupart des produits de première nécessité, en particulier en provenance des autres pays Scandinaves. Il arrive donc très souvent que l’on soit confronté à des paquets de gâteaux, de soupes, ou à des bouteilles de détachant avec des instructions écrites soit en danois, soit en norvégien, soit en suédois. Je peux donc dire que j’étais assez contente de savoir lire au moins l’une de ces langues pour savoir ce que j’achetais. Ne vous leurrez pas, les islandais parlent en général bien anglais. Cependant, savoir déchiffrer un texte soi-même est toujours un plus. Dans le cadre de mes études, les langues ont également joué. J’ai respectivement fait trois années de suédois et une année de danois pendant ma licence ; et encore une fois, il fut rassurant pour moi de pouvoir indiquer à mes professeurs que je comprenais telle langue, et que je pouvais donc avoir accès à des ressources dans cette même langue afin de compléter mes devoirs de recherche. Dans un master composé à 80% d’anglophones, c’est un plus.

Dans mon cas, les cours de norrois m’ont également plus aidé que je ne le pensais : j’étais ainsi moins perdue lorsqu’il s’agissait de reciter toutes les déclinaisons à mes examens ! Il était également amusant d’entendre mes professeurs actuels évoquer des textes dont on avait parlé en première année avec Thomas, ou encore des pierres runiques dont l’on connaissait déjà l’existence grâce à Karin.

Je suis donc généralement satisfaite de mes années à Strasbourg. Le fait d’avoir assisté à des cours variés m’a personnellement apporté une grand variété de connaissances sur des domaines tout aussi variés, pour étudier une période de l’histoire pour laquelle les chercheurs doivent tour à tour s’improviser historiens, linguistes, et archéologues.

Généralement, je vous dirais donc de tirer parti du principe que les langues Scandinaves sont des langues que peu de personnes en France maîtrisent. Je déplore personnellement que le système Français soit en général aveugle à l’importance de ces compétences catégorisées comme « littéraires » et fasse ainsi oublier que la raison pour laquelle les universités ont été créées est pour partager la connaissance. En ne serait-ce qu’apprenant une langue, vous n’aurez rien perdu. Enfin, vous être libre de vous faire votre propre opinion là-dessus.

Mais remerciez quand même vos professeurs, ils le méritent.

Justine